AGQ-F0041

Fonds La Coalition des organismes des minorités sexuelles du Montréal-Métropolitain (COMSMM). –13 avril 1977-août 2000, surtout 1990-1992.- 168 cm de documents textuels et autres documents.

 

 

Histoire administrative :

 

Avant même la dissolution de l’Association pour les droits des gais et lesbiennes du Québec (ADGLQ) en 1987, plusieurs représentants de divers organismes LGBT se réunissaient à chaque mois autour d’une table de concertation appelée La Coalition-Regroupement des minorités sexuelles de Montréal. Leurs premières lettres patentes ont été obtenues sous ce même nom le 6 août 1986.

 

À l’automne 1989, les organismes fondateurs de La Coalition ont voulu redéfinir la mission de l’organisation et par le fait même, la restructurer. La Coalition a obtenu ses deuxièmes lettres patentes le 23 août 1990 instituant une nouvelle dénomination sociale : La Coalition des organismes des minorités sexuelles du Montréal-Métropolitain.

 

Ainsi, les 13 organismes fondateurs ont adopté le 3 novembre 1990 la constitution, la charte et la convention des statuts et règlements généraux de leur nouvelle fédération.

 

Les nouveaux objets de la charte de La Coalition comprenaient entre autres ceux-ci :

 

  • « Regrouper le plus grand nombre d’organismes qui défendent les intérêts ou offrent des services aux personnes qui appartiennent à des minorités sexuelles » sur l’île de Montréal;
  • Mettre sur pied, organiser et offrir aux organismes membres des services d’information, de formation, de conseils administratifs, organisationnels ou tout autre service jugé par eux [comme] pertinents »;
  • Favoriser dans la société les changements favorables aux personnes appartenant à des minorités sexuelles et aux organismes membres de la corporation;
  • Agir comme porte-parole de ses membres auprès des pouvoirs publics et de l’opinion publique ».

 

La Coalition tenait également à agir en tant que médiateur entre ses membres et la société en général, société étant en majorité hétérosexuelle.

 

Durant le mois de janvier 1992, La Coalition comportait 19 organismes membres : Action Partage, Archives gaies du Québec, Association des lesbiennes et des gais de l’UQAM, Association des motocyclistes gais du Québec, Association des pères gais de Montréal, Baron-Montréal Inc., Centre communautaire des gais et lesbiennes de Montréal, Comité Sida Aide Montréal (CSAM), Diffusions gaies et lesbiennes du Québec, Dignité Montréal, Dignity Montreal, Équipe Montréal ’94, FACT, Gai-Écoute, Gay Line, Groupe de discussion du mercredi (GDM), Jeunesse Lambda, Ligue de Volley-Ball Lambda et Plein-air BCBG. En 1992, trois organismes quittent La Coalition. Il s’agit d’Équipe Montréal ’94 (avril 1992), de Diffusion gaies et lesbiennes (février 1992) et du Centre communautaire des gais et lesbiennes de Montréal (le mois de retrait est inconnu). Les organismes SAVHA?, le Conseil Central du Montréal Métropolitain et Femmes 2000+ ont été acceptés comme membres en juillet 1992.

 

Les années 1990 voient un renouvellement du militantisme qui « s’amorce avec la formation de la Coalition des organismes des minorités sexuelles du Montréal Métropolitain » (Demczuk et Remiggi, 1998). Durant ses années d’activités, La Coalition s’est occupée de plusieurs dossiers. Les principaux ont été ceux-ci : la reconnaissance des conjoints de même sexe, les relations entre la police et les gais et lesbiennes, la sécurité publique des gais et lesbiennes, le développement du membership auprès des autres organismes LGBT et l’organisation d’un congrès réunissant les membres et toutes personnes étant interpelées par la mission de La Coalition. Elle a par ailleurs constitué un comité sur les conjoints de même sexe dans le but de faire des propositions au Sommet de la Justice se déroulant le 19 février 1992. Ces propositions avaient principalement pour but d’éliminer les inégalités et la discrimination des conjoints et couples de même sexe qui étaient présentes dans les lois et les règlements.

 

Selon le magazine RG, la Table de concertation des lesbiennes et gais du Grand Montréal a vu le jour le 7 novembre 1992 durant une réunion au Conseil central du Montréal métropolitain (CSN)[1]. Cette même Table est aujourd’hui connue sous le nom du Conseil québécois LGBT et ce, depuis 2006. Cette Table ne se voulait pas un nouvel organisme, mais plutôt « une structure souple et informelle visant à rapprocher les organismes et individus qui, à Montréal, défendent les droits des gais et lesbiennes, ou leur offrent des services » (Pleau, 1992). Selon Marcel Pleau (1992), ancien rédacteur au magazine RG ayant assisté à la réunion, un portrait sombre y a été dressé au sujet de La Coalition des organismes des minorités sexuelles du Montréal-Métropolitain. Les participants lui reprochaient notamment son inefficacité, sa structure et ses règlements trop complexes et sa perte de pertinence. En effet, plusieurs points démontraient que La Coalition tirait à sa fin : sa dette de 3000 $ et son manque d’argent pour ses opérations quotidiennes, l’absence de candidature pour le poste de président, la démission du président de l’exécutif Daniel Lanthier et plusieurs cotisations annuelles d’organismes membres non payées.

 

Malgré la tenue d’un congrès le 13 février 1993, La Coalition n’a pas été en mesure de revoir ses objectifs et sa structure. La date exacte de dissolution de l’organisme n’est pas connue des AGQ, mais le magazine RG mentionne dans son numéro du mois de février 1993 que La Coalition est « maintenant défunte » (Bouchard, 1993).

 

 

Portée et contenu :

 

Le fonds témoigne des activités La Coalition des organismes des minorités sexuelles du Montréal-Métropolitain dans la deuxième « période » de La Coalition, donc majoritairement entre 1990 et 1992. Le fonds rend compte de l’implication de La Coalition en lien avec divers enjeux comme la discrimination et les inégalités envers les conjoints de même sexe au regard des lois et les relations tendues entre les homosexuel(le)s et la police. Le fonds témoigne également des relations que La Coalition entretenait avec ses organismes membres de même que les services qui leur étaient offerts et des relations avec les médias.

 

Le fonds contient de nombreux documents administratifs tels que des procès-verbaux et les statuts et règlements. Parmi les documents à propos des ressources financières, on peut trouver des états des revenus, des revenus et dépenses et des prévisions budgétaires. Le fonds comprend aussi de la documentation de référence sur divers sujets (notamment sur l’homosexualité et le droit). Du papier à en-tête, une carte d’affaires et une ébauche de dépliant de La COMSMM s’y trouvent aussi. On retrouve des documents à propos des membres, comme des listes des membres, les adhésions et les retraits, les cotisations annuelles, de la correspondance et un questionnaire (« outil de consultation sur les ressources humaines de La Coalition ») rempli par Gai-Écoute et par des organismes membres. La COMSMM a gardé des revues de presse, des communiqués de presse et de la correspondance que nous pouvons consulter dans ce fonds. De nombreux documents sur leurs activités, par exemple, sur leurs différents comités et leur participation au Sommet de la Justice, s’y trouvent. 1 cassette audio comprend la conférence de presse donnée le 26 août 1991 au sujet des conjoints de même sexe. Les photographies, prises par Daniel Lanthier, portent sur trois événements en 1991 : la Fierté gaie (22 juin), la fête nationale (23 juin) et la conférence de presse du 26 août.

 

 

Le fonds contient les séries suivantes :

 

  • AGQ-F0041/S1. Gestion administrative
  • AGQ-F0041/S2. Affaires juridiques
  • AGQ-F0041/S3. Ressources humaines
  • AGQ-F0041/S4. Ressources financières
  • AGQ-F0041/S5. Ressources matérielles et immobilières
  • AGQ-F0041/S6. Ressources informationnelles
  • AGQ-F0041/S7. Communications et relations publiques
  • AGQ-F0041/S8. Membres
  • AGQ-F0041/S9. Activités
  • AGQ-F0041/S10. Correspondance produite et reçue
  • AGQ-F0041/S11. Objet
  • AGQ-F0041/S12. Photographies

 

 

Notes :

 

Source du titre composé propre : Titre basé sur le contenu du fonds. La seconde dénomination sociale a été adoptée comme titre du fonds puisque l’entièreté des documents du fonds, mis à part les premières lettres patentes, ont été produits ou reçus durant la seconde « phase » de La Coalition, celle de La Coalition des organismes des minorités sexuelles du Montréal-Métropolitain (COMSMM).

 

Collation : Le fonds contient également une étampe de La Coalition, 54 photographies couleur avec les négatifs, 3 disquettes 3.5 po et 1 cassette audio.

 

Source immédiate d’acquisition : Le fonds a été versé aux AGQ le 10 août 1993 par la Résolution du Conseil fédéral de La Coalition (par l’intermédiaire de Martin Duchesne, trésorier du comité exécutir et Pierre Freyssonnet, le secrétaire) (acquisition 1993-012). D’autres documents ont été versés en 1993 par Claude Bourassa, président de l’exécutif (1993-017). Une autre partie du fonds a été versé aux AGQ le 8 juillet 1999 par M. Jacques Beausoleil qui a été le président de La Coalition de 1990 à 1993 (acquisition 1999-07). Enfin, le fonds a été versé le 15 août 2009 par Claude Bourassa (2009-025).

 

Classement : Le classement déjà établi par les donateurs a, en partie, été respecté. Certains documents ont dû être déplacés à des fins de cohérence et de logique, de même que pour respecter un ordre chronologique.

 

Langue des documents : Les documents sont majoritairement en français. Quelques documents sont en anglais

 

Groupes de documents reliés à l’extérieur de l’unité archivistique à décrire :

 

  • Le fonds AGQ-F0011 Bernard Courte des AGQ comporte des documents relatifs à La Coalition dans un dossier (S7/D22). Les documents datent d’avant le 1er juin 1984 à avant le 23 août 1986, donc correspondent à la première « période » de La Coalition.
  • Le fonds AGQ-F0013 Projet Action-Intégration des AGQ comporte également un dossier au sujet de La Coalition (D33). Les documents datent probablement du 3 mars 1985 (ca) au mois de mai 1985, donc correspondent à la première « période » de La Coalition.
  • Le fonds AGQ-F0017 Association pour les droits des gai(e)s du Québec (ADGQ) des AGQ comprend un dossier au sujet de La Coalition (S6/SS4/D18). Les documents datent approximativement du mois de juin 1985 au mois d’octobre 1985, donc correspondent à la première « période » de La Coalition.
  • Le fonds AGQ-F0019 Mark Pfeifer des AGQ comporte une série entière portant sur La Coalition (S2). Les documents datent de 1984 à 1988, donc correspondent à la première « période » de La Coalition.
  • Le fonds AGQ-F0047 Le Centre communautaire des gais et lesbiennes de Montréal (CCGLM) comporte plusieurs documents au sujet de La Coalition, dans les dossiers suivants : D01 à D03, D05b à D13. Ces documents datent de 1984 à 1992.

 

Instrument de recherche : Inventaire numérique du fonds sous forme de fichier Excel. Plan de classification disponible sous format PDF.

 

 

Bibliographie :

 

Bouchard, A. (1993, février). Notre sécurité dans le Village. RG, (125), p. 6

 

Conseil québécois LGBT. (s.d.). À propos. Repéré à https://www.conseil-lgbt.ca/a-propos/

 

Demczuk, I. et Remiggi, F. W. (1998). Conclusion. À l’aube du prochain millénaire. Dans I. Demczuk et F. W. Remiggi (dir.), Sortir de l’ombre. Histoires des communautés lesbienne et gaie de Montréal. VLB, 399-405.

 

Faivre, A. (1991, 10 juin). En sécurité avec la police? Nouvelles Centre-Sud, p. 6.

 

Pleau, M. (1991, octobre). La Coalition et les conjoints de même sexe.  RG, (109), p. 20-21

 

Les gais et lesbiennes s’organisent. (1991, 18 février). Nouvelles Centre-Sud, 1(50)

 

Pleau, M. (1992, décembre). La Coalition agonise… RG, (123), p. 19.

 

 

 

[1] Sur le site web du Conseil québécois LGBT (https://www.conseil-lgbt.ca/a-propos/#historique) de même que sur la page Wikipédia du Conseil québécois LGBT (https://fr.wikipedia.org/wiki/Conseil_qu%C3%A9b%C3%A9cois_LGBT), la Table aurait été créée en 1993.

 

 

 

 

 

 

Dernière modification : 2020-12-03