Historique

C’est en 1983 que Ross Higgins et Jacques Prince décident de mettre sur pied une association qui a le mandat de recevoir, conserver, préserver tout document manuscrit, imprimé, visuel, sonore, et autres qui témoigneraient de l’histoire des communautés gaie et lesbienne du Québec. Seul un organisme communautaire pouvait assurer cette tâche sachant que la plupart de ces documents ou objets ne se retrouveraient ni aux Archives nationales du Québec, ni à la Bibliothèque nationale du Québec. Grâce à la détermination de ces deux visionnaires s’est peu à peu constitué un centre d’archives et de documentation, accessible à tout le monde.

 

Devant l’ampleur de la tâche à accomplir, devant l’arrivée importante de documents, et la venue de nouveaux collaborateurs, les Archives gaies du Québec sont devenues en 1985, une corporation sans but lucratif, puis en 1990, elles ont obtenu le statut d’organisme de charité, ce qui leur a permis d’entreprendre en novembre de la même année leur première campagne de financement. Cette campagne s’avéra un franc succès et montra l’intérêt de la communauté pour ce projet.

 

Les dons étant plus abondants, les Archives gaies du Québec louèrent en 1993, un local pour mieux organiser, classer et conserver les fonds d’archives et répondre plus adéquatement aux besoins du public. Ce local a permis de rassembler à un même endroit tous les documents jusqu’alors dispersés chez les membres de l’organisme et au Centre communautaire gai et lesbien.

 

Les Archives gaies du Québec ont aussi pour mandat d’organiser des évènements pour mieux se faire connaître mais aussi pour diffuser cette histoire encore méconnue. Une vingtaine d’évènements ont été mis sur pied en l’espace de dix ans (expositions, conférences, etc.). Pendant l’été 1989, grâce à une subvention du projet DÉFI, les Archives gaies du Québec ont pu engager deux étudiants qui ont ajouté un millier d’entrées à la Bibliographie de l’homosexualité au Québec. Enfin, le bulletin L’Archigai et le site web des Archives, permettent depuis cette époque d’informer la communauté et les donateurs des activités de notre organisme et de fournir au grand public des renseignements sur nos collections.

L’importance des fonds d’archives, le grand nombre de collections, la fréquentation élevée des lieux par des chercheurs et des visiteurs justifient amplement l’existence de notre organisme. Les Archives gaies du Québec sont essentielles à la préservation de l’histoire et de la mémoire des gais et des lesbiennes du Québec et d’ailleurs.

 

 

Les Archives aujourd’hui

 

Depuis l’ouverture du local initial en 1993, les Archives gaies du Québec (AGQ) connaissent une très nette expansion. Une douzaine de membres bénévoles en assurent le fonctionnement. L’organisme n’a reçu, depuis sa fondation, que peu de subventions gouvernementales. En juillet 2007, les AGQ ont signé un nouveau bail qui a permis de doubler la superficie du local du boulevard Saint-Laurent. Puis le rythme des acquisitions s’accéléra et le local devint trop étroit. En juin 2013, les AGQ déménagèrent au local actuel situé au 1000 de la rue Amherst à Montréal.

 

Chaque fois, si nous avons décidé de déménager dans un local plus grand et plus coûteux, c’est parce que nous savions que nous pourrions encore une fois compter sur le soutien de nos donateurs et de nos donatrices. Nous pouvions ainsi renforcer nos programmes et élaborer de nouveaux projets afin d’accroître la visibilité des AGQ et le rayonnement des communautés gaie et lesbienne de Montréal et du Québec. Des projets qui visaient aussi à faciliter le travail des chercheurs et à augmenter le nombre de visiteurs.

 

Le visiteur ou le chercheur a maintenant accès à une grande salle de lecture confortable et bien éclairée. Juste à côté, il y a les rayons où sont entreposés des collections de revues, journaux et magazines, des fonds d’archives et des coupures de presse. L’époque où l’on devait déplacer des boîtes pour s’asseoir est maintenant révolue. La nouvelle salle de conservation permet de rassembler et de consolider toutes les collections en un même lieu et d’offrir de bien meilleures conditions de préservation et d’accessibilité. Quant à la salle de lecture, elle fait aussi office de galerie. Pour la première fois, les Archives gaies du Québec peuvent exposer une partie de leur imposante collection d’affiches, de photographies, de dessins et de tableaux. Nous vous invitons à nous visiter lors de nos heures d’ouverture pour vous rendre compte de l’ampleur de nos collections et de la pertinence de notre mission.

Jacques Prince et Ross Higgins