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Important photographe décédé en 1992, Alan Stone s’était fait une solide réputation dans la photo culturiste à partir des années cinquante. Sa renommée dans les milieux culturistes a été internationale et il a publié à Lachine, en collaboration avec un éditeur de New York. Au stade actuel du catalogage, le fonds renferme au moins 30 000 négatifs, 3 000 diapositives, 1 500 photographies couleur, 1 500 planches contact, une centaine de documents divers. Outre les culturistes, on trouve aussi des photos publicitaires et touristiques des rues de Montréal à diverses époques, des évènements sportifs et des photos personnelles. Cette collection a été présentée au public dans plusieurs expositions retraçant l’oeuvre de ce photographe montréalais.
De 1975 à 1982, l’Androgyne, première librairie gaie et lesbienne à Montréal, était gérée par un collectif avant de devenir une entreprise privée. Les archives du collectif de l’Androgyne ont été remises aux Archives gaies du Québec et contiennent les papiers relatifs à la librairie, des coupures de presse, des bibliographies, les livres de bord (qui offrent une des meilleures sources sur le développement rapide des communautés gaie et lesbienne à cette époque), les procès-verbaux, ainsi que des imprimés divers.
Fondée en 1979, l’Association des bonnes gens sourds (ABGS) visait à regrouper en un club social les personnes sourdes et malentendantes d’orientation homosexuelle. En 1984, l’ABGS était l’hôte du 8e Congrès de la Rainbow Alliance of the Deaf (elle récidivera en 1995 et en 2013). Entre 1986 et 1989, l’ABGS tenait deux journées d’information sur le sida afin de renseigner les personnes sourdes et malentendantes sur les moyens de prévention de l’époque. En 1999, la dénomination sociale fut changée pour Association des Gais et Lesbiennes Sourds (AGLS). Puis, se voulant davantage ouverts à la diversité LGBTQ+, les membres ont opté, en 2014, pour une nouvelle dénomination sociale : Diversité Sourds du Québec (DSQ). Toutefois, l’absence de relève l’a obligé à fermer ses portes en 2019. Le fonds contient entre autres les procès-verbaux, les documents financiers, les rapports annuels, les documents portant sur les activités sociales, sur le congrès et sur la prévention, ainsi que les documents relatifs aux célébrations d’anniversaire de la fondation de l’organisme. Il est à souligner que le fonds contient une série de 16 photos des clubs majoritairement situés dans l’ancien village, prises en 1984.
Tous ceux qui ont oeuvré dans la communauté gaie et lesbienne dans les années 1980 se souviennent de Bernard Courte. Il a été journaliste pour Le Berdache, revue de l’Association pour les droits des gais et des lesbiennes du Québec (ADGLQ). Il a été aussi l’un des membres fondateurs, puis le rédacteur en chef de la revue Sortie. Bernard Courte a collaboré à de nombreuses associations, présenté de nombreuses conférences, écrit dans de nombreux journaux. Il a été l’un des premiers à comprendre l’importance du sida et de son impact sur les gais. Ami des Archives gaies du Québec dès leur création, Bernard Courte connaissait la nécessité de préserver ce passé collectif et, avant de quitter Montréal en 1986, il nous a laissé tous les documents concernant son implication dans le mouvement gai d’ici. Il a été actif dans la défense des gais et des lesbiennes jusqu’à ce que le sida l’emporte en 1991. Le fonds Bernard Courte est un inestimable témoignage sur les mouvements et journaux gais et lesbiens de l’époque.
Dans le Montréal des années 1990, Douglas Buckley-Couvrette fut une figure de proue du mouvement gai et lesbien. Ses écrits témoignent de son militantisme pour les droits des gais et des lesbiennes et de son engagement en faveur de la sensibilisation à l’épidémie du VIH/sida. Il a joué un rôle de premier plan dans l’amélioration des rapports entre la police de Montréal et la communauté gaie et lesbienne, qui s’étaient fortement détériorés à la suite de l’évènement Sex Garage. Il s’est beaucoup impliqué dans de nombreux groupes et comités communautaires, notamment Act Up Montréal, Dire enfin la violence, la Table de concertation des lesbiennes et des gais du grand Montréal et le Comité des personnes atteintes du VIH du Québec. Il a contribué à la création, dans le Village gai de Montréal, du Parc de l’espoir, en souvenir des victimes du sida. Les documents qu’il a laissés montrent qu’il a côtoyé d’autres militants de premier plan, tels Roger LeClerc, Pauline Metcalfe et Michael Hendricks, impliqués comme lui dans la défense des droits des gais et des lesbiennes. Il a rassemblé une collection impressionnante de dépliants, de brochures et d’articles de journaux et de magazines qui permettent d’avoir une vue d’ensemble du dynamisme du mouvement gai et lesbien à Montréal à cette époque. Douglas Buckley-Couvrette est décédé en 2002.
Ken Morrison oeuvre depuis 1985 dans plusieurs organismes constitués pour répondre à la crise du sida. Il a travaillé à CSAM, à Séro-Zéro entre autres, et il a participé à de nombreuses conférences, recherches sur le sida, tant au niveau de la province, du fédéral, qu’au niveau international. Il a été le coordonnateur du programme culturel lors du congrès international sur le sida tenu à Montréal en 1989. Outre les documents de l’organisme CSAM, il nous a donné de nombreux rapports de conférences et de colloques internationaux sur le sida, ainsi que de nombreuses affiches sur la prévention du sida (une soixantaine de pays sont représentés à travers ces affiches), des oeuvres d’art et le livre qu’il a écrit en collaboration avec Allan Klusacek : A Leap in the Dark, Montréal, Véhicule Presse (1989). Un inventaire partiel et préliminaire est disponible ici.
Les Archives gaies du Québec s’enorgueillissent de détenir le livre de bord du FLH (premier mouvement ouvertement gai et lesbien à Montréal), ainsi qu’une copie de la cassette vidéo produite en 1972, par le Centre audiovisuel de l’Université de Montréal et dans laquelle s’expriment plusieurs membres du FLH. Nous avons aussi des photocopies des procès-verbaux, de la correspondance, etc., de ce premier rassemblement de gais et de lesbiennes au Québec. Les Archives gaies du Québec ont souligné, en mars 1996, le 25e anniversaire de la création du FLH.
L’Association pour les droits des gais au Québec (ADGQ, puis ADGLQ — Association pour les droits des gais et des lesbiennes du Québec) était le fer de lance du mouvement montréalais des années 1977 à 1987, moment où la minorité homosexuelle est passée de groupe marginal et méconnu à celui de communauté reconnue par les médias, le public et les gouvernements. Véritable organisme « parapluie », cette association a œuvré dans presque tous les domaines. À sa dissolution en 1988, le groupe a voulu que ses riches collections de périodiques, ses archives administratives et sa documentation volumineuse soient conservées aux Archives gaies du Québec. Le fonds comprend la correspondance, les procès-verbaux de l’organisme et de ses comités ainsi que des publications, des photos, des bandes sonores, des affiches. Les dossiers comprennent des imprimés de tous les autres groupes (ligues sportives, groupe des sourds, groupes religieux, parents de gais, etc.) qui existaient à l’époque, mais aussi des imprimés concernant les services sociaux pour lesbiennes et gais, la commission sur l’éducation sexuelle, les émissions gaies aux radios communautaires et au câble, les descentes de police aux saunas entre autres.
Le Centre communautaire des gais et des lesbiennes de Montréal (CCGLM) a été fondé en 1988 dans le but de fournir de l’appui technique et administratif aux groupes communautaires lesbiens et gais. Le CCGLM a fait partie de la Coalition des organismes des minorités sexuelles de Montréal (« La Coalition ») qui luttait pour la réforme du Code civil du Québec afin d’accorder des droits aux conjoints de même sexe. La Coalition, qui a eu ses bureaux au CCGLM, était constituée d’une quinzaine d’associations. Ce fonds contient surtout des documents portant sur les activités administratives du CCGLM et aussi de La Coalition. Les thèmes que l’on retrouve le plus souvent sont les droits des gais et des lesbiennes, le VIH/sida, les jeunes de la rue et la position de l’Église sur l’homosexualité. Ce fonds permet de connaître le fonctionnement interne d’un groupe communautaire impliqué dans la lutte pour les droits des gais et des lesbiennes dans les années 1990.
On trouve dans ce fonds des manuscrits et de la correspondance récente liée au travail d’écrivain de Marcel F. Raymond, divers documents sur ses œuvres comme peintre, des dossiers littéraires sur sa maison d’édition MFR Éditeur, d’autres documents comme des photos, des imprimés ou des lettres concernant sa carrière de culturiste et de modèle qui le fit connaître sous le pseudonyme de Martin Reid, dans les années soixante et soixante-dix. Le fonds qui a été trié et inventorié compte au total près de trois mètres linéaires d’archives datant de 1920 à 2008. Il renferme aussi des procès-verbaux et des rapports financiers sur ses activités comme homme d’affaires et en tant que secrétaire du Centre de services sida secours du Québec. Une série de notes de cours prises lors de ses études en sciences politiques, en littérature française et en droit constitutionnel à Sir George Williams University (aujourd’hui l’Université Concordia) complète le tout. Il est à remarquer que c’est à la suite de l’acquisition de la collection Alain B. Stone que nous avons pu rencontrer Marcel F. Raymond qui était l’un des modèles qu’affectionnait ce photographe exceptionnel.