Vient de paraître en septembre aux Éditions Québec Amérique un ouvrage auquel les collections des Archives gaies du Québec ont modestement contribué. Il s’agit de L’homosexualité masculine au Québec de Serge Fisette.
Dans ce livre, l’auteur, un ami et un donateur des Archives gaies du Québec, trace un portrait de l’homosexualité masculine depuis les débuts de la colonisation française jusqu’à tout récemment. Il parcourt les siècles au fil des évènements, en montrant l’évolution des perceptions morales et politiques de la société vis-à-vis cette « maladie ».
C’est un livre très intéressant qui permet de constater tout le chemin que l’on a parcouru pour en arriver à notre époque. Celle-ci n’est certes pas parfaite, mais après avoir lu ce livre, on est certainement heureux de vivre aujourd’hui, même s’il reste encore beaucoup de luttes à mener.
Le duo Laura Bottereau & Marine Fiquet est né en 2013. Elles vivent et travaillent à Nantes (France). Interrogeant les normes et les rapports de dominations, leurs dessins, sculptures, installations, textes, photographies et vidéo, puisent dans l’enfance pour ce qu’elle a de divertissant en apparence mais aussi, et surtout, pour ses troubles, ses cruautés, s
es désirs et ses tabous. Leur démarche, à la fois intime et politique, est traversée par leurs subjectivités lesbiennes accompagnées de leurs consciences queers et féministes.
Ces deux artistes effectuent un stage de création en résidence aux Archives gaies du Québec du 13 septembre au 7 octobre 2021. Elles seront suivies par la chercheure et conférencière Rachele Borghi qui viendra aux Archives gaies du Québec du 20 octobre au 15 novembre 2021.
Ce projet est rendu possible grâce à une subvention du Programme de coopération France-Québec qui est coordonné dans un esprit de parité par le ministère des Relations internationales et de la Francophonie du Québec et le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères de la République française.
LE LAC À L’ÉPAULE, NANTES (FR) :
L’association se consacre à la recherche/création et soutient le décloisonnement des disciplines et des savoirs, en proposant une programmation (résidences, ateliers, évènements, formations) à un public large, et dans un champ d’intervention artistique, culturel, éducatif et militant. Portée par les féminismes, la programmation souhaite aborder en filigrane les questions du travail de l’art et des discriminations systémiques.
LE PROGRAMME DE COOPÉRATION FRANCE-QUÉBEC :
Le Fonds franco-québécois pour la coopération décentralisée (FFQCD) permet de soutenir la coopération franco-québécoise au niveau local et régional. Il est coordonné dans un esprit de parité par le ministère des Relations internationales et de la Francophonie et le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères de la République française.
Du côté québécois, les projets du FFQCD peuvent être portés par un ou plusieurs organismes, institutions ou entités locales, municipales ou régionales. Du côté français, les projets doivent être soumis par une ou plusieurs collectivités territoriales.
ARTISTES INVITÉES
LAURA BOTTEREAU & MARINE FIQUET(FR) (en résidence aux Archives Gaies du Québec du 13 septembre au 7 octobre 2021)
« Depuis 2013, notre duo construit une fiction commune, un ensemble où installations, dessins, sculptures, textes, vidéo et photographies se répondent et se complètent. Les figures corporelles que nous mettons en scène en poursuivent les récits.
Par des jeux de détournements, de glissements et de fragmentations, nous dé/construisons des corps. Parasitant les codes de représentations, les présences d’apparences enfantines qui habitent nos fictions se jouent de l’image d’innocence qui leur est assignée pour mieux l’assiéger. Apparitions mutantes et polymorphes, elles troublent le regard et invitent aux lectures plurielles.
Notre démarche, à la fois intime et politique, est traversée par nos subjectivités lesbiennes accompagnées de nos consciences queers et féministes. Les récits queers, bien souvent rendus invisibles dans l’histoire des représentations, sont au cœur de nos recherches et forment des familles référentielles qui tapissent nos réflexions. Les jeux de lectures multiples sont omniprésents dans nos réalisations, que ce soit par des principes de polysémies, d’indices, de citations ou d’intertextualités. Les questions d’archives, de corpus et de généalogies se trouvent primordiales dans notre travail. »
RACHELE BORGHI (FR) (en résidence aux Archives Gaies du Québec du 22 octobre au 14 novembre 2021)
Rachele Borghi est activiste féministe, maîtrE de conférences en géographie à Sorbonne Université. Au croisement de la pensée transféministe et décoloniale, elle travaille sur les transgressions performatives dans l’espace public comme réaction aux normes imposées et sur le corps comme lieu, laboratoire et outil de résistance. Ses recherches se concentrent sur la visibilisation des normes dans les espaces publics et les espaces institutionnels (notamment l’université), sur les pratiques pour les briser et sur les espaces de contamination entre milieux académiques, artistiques et militants. Les contacts avec des groupes et collectifs queer ont questionné de près sa pratique de terrain, son positionnement et ont soulevé l’urgence de trouver et d’expérimenter des approches pour ne pas reproduire le binôme théorie-production théorique/pratique-production militante mais aussi pour sortir des épistémologies et pensées dominantes. Ses réflexions, pratiques, relations, réseaux convergent dans son livre « Décolonialité et privilège. Devenir complice », ed. Daronne, 2021 (traduction de l’italien de Astrid Aidolan-Ague).
Dernièrement, en vous promenant dans le Village ou dans le centre-ville, vous aurez peut-être remarqué des panneaux informatifs sur des lieux marquants pour les communautés 2SLGBTQI+ de Montréal. C’est à partir des collections des Archives gaies du Québec que cette exposition a été élaborée en partenariat avec Fierté Montréal et les guides touristiques Spade & Palacio. Du Café Cléopâtre à La Paryse, en passant par les Outgames et la Chapelle de l’espoir, découvrez des endroits intéressants et souvent méconnus de notre ville. Des visites guidées de ces lieux sont offertes gratuitement, à pied, en vélo, ou en minibus, du 12 août au 17 octobre 2021.
Visites à pied (départ du métro Beaudry) :
Jeudi et vendredi de 18 h à 20 h (français)
Samedi de 14 h à 16 h (anglais)
Dimanche de 14 h à 16 h (français)
Visites en vélo (départ de la place Émilie-Gamelin) :
Jeudi et vendredi de 18 h à 20 h (français)
Samedi de 17 h à 19 h (anglais)
Dimanche de 17 h à 19 h (français)
Visite en autocar (départ de la place Émilie-Gamelin) :
En septembre et jusqu’au 9 octobre prochain, aller faire une promenade rue Sainte-Catherine dans le Village entre les rues Saint-Hubert et Alexandre-DeSève, mais attention, ne parlez pas trop fort car Les Murs ont des oreilles.
En effet, l’exposition Les Murs ont des oreilles présente 31 panneaux qui offrent un rapide survol de plusieurs lieux marquants des communautés LGBTQ2S+ dont la plupart sont aujourd’hui disparus. Conçu et réalisé par V. Samoylenko dans le cadre d’un stage aux Archives gaies du Québec à l’été 2020, le projet d’exposition Les Murs ont des oreilles s’inspire de projets de géographie humaine tels Queering the Map et Mapping Montreal’s Queer Spaces.
À partir de témoignages de personnes LGBTQ2S+, on passe en revue plusieurs lieux qu’elles fréquentaient à l’époque. Les histoires de chacune de ces personnes nous promènent au fil du temps d’un quartier à l’autre dans des endroits et évènements dont les noms de certains flottent encore dans la mémoire collective. Malheureusement, les contraintes de temps, de même que le contexte pandémique, ont limité le nombre de personnes qui ont participé au projet. Mais la qualité de leurs récits nous transporte dans un espace-temps révolu et parfois nostalgique.
Nous avons la chance de présenter cette exposition sur la portion piétonne de la rue Sainte-Catherine jusqu’au 9 octobre prochain. La version en ligne de l’exposition Les Murs ont des oreilles à aussi été mise à jour.
N’oublions surtout pas que cette exposition a été rendue possible grâce au soutien financier et matériel de plusieurs partenaires. Nous remercions FIERTÉ MONTRÉAL, le MOUVEMENT DESJARDINS, QUÉBECOR, le magazine FUGUES, EMPLOI D’ÉTÉ CANADA, EMPLOI QUÉBEC et la SDC du VILLAGE à qui nous devons, entre autres, l’installation de l’exposition de la rue Sainte-Catherine, la succession Frank W. Remiggi ainsi que les donateurs/donatrices des Archives gaies du Québec.
Généralement, on associe les archives à de vieux documents poussiéreux précieusement conservés par de vieux barbons à la chevelure hirsute et à la barbichette toute blanche. Certes, cela existe et les Archives gaies du Québec en ont quelques-uns, mais seulement dans leurs collections ! Mais elles ont aussi de belles collections de photographies, des tableaux, des films, beaucoup de livres, une grande quantité d’artéfacts et d’objets hétéroclites liés aux communautés LGBTQ2S+. Un jour, peut-être, quand on aura a$$ez d’argent dans nos coffres, pourra-t-on ouvrir un petit musée ?
Le mois de juillet 2021, en plus d’apporter de l’espoir et un peu plus de liberté après ces longs mois de confinement, fut une période faste pour nos collections iconographiques. Trois dons importants sont venus enrichir nos collections de photographies.
Au début de juillet, les Archives gaies du Québec ont reçu plusieurs boîtes de l’archiviste Denis Lessard, dans lesquelles il y avait des dessins, des livres, des revues, des brochures, des signets, des coupures de presse, divers documents et des notes manuscrites sur l’art gai et homoérotique. On peut notamment admirer un dessin laminé de Gary Hatcher (1983) montrant Al Parker (1952-1992), un acteur, réalisateur et producteur de films pornographiques au faîte de sa carrière avec une dédicace qu’il écrivit lors d’un séjour à Montréal.
Plus tard, à la mi-juillet, le collectionneur Yves Beauregard de Québec faisait don d’un lot de 686 cartes postales et de quelques photographies centrées sur le corps masculin à différentes époques et provenant de différents pays. Cela vient enrichir la collection bien garnie de cartes postales que M. Beauregard a commencé à donner aux Archives gaies du Québec à partir de 2017. On peut voir l’une de ces cartes postales qui donne une idée de l’originalité de cette collection.
Toujours à mi-juillet, un autre don, celui-là spectaculaire, est confié aux Archives gaies du Québec par un ami de longue date, Bernard Mulaire. Il s’agit d’une photographie de très grandes dimensions (plus de 1 mètre 50 de haut et 1 mètre de large) représentant un couple d’amis, André Landry et Alain Bouchard (ce dernier assis dans le fauteuil), que la mort séparera peu après. Elle s’intitule Je m’ouvre au matin comme l’éveil / Et pourtant j’ai le regard figé sur la fin (1993), titre donné par Alain Bouchard (1954-1994). André Landry demeure maintenant à Paris depuis 25 ans. En plus de cette magnifique photographie, M. Mulaire a aussi donné une série de six autres photographies (environ 30 cm sur 28 cm) intitulée Comme la vague (1993) et qui complète la première. Dans ce don, il y a aussi d’autres documents.
Nous remercions chaleureusement ces trois donateurs qui ont enrichi nos collections iconographiques.
Cet automne, les Archives gaies du Québec (AGQ) collaborent avec Dre Alex Ketchum de l’Université McGill à l’exposition « Recipe for a Queer Cookbook ». Cette exposition, organisée dans le cadre du mois de l’histoire queer, propose un survol de nombreux livres de recettes et autres ouvrages écrits portant sur la cuisine dite queer.
Pour ce projet, les AGQ font un prêt de trois documents provenant de la collection de zines donnés par Viviane Namaste en 2007. Il s’agit des zines « Hot Lip », « Diseased Pariah News », et « Fuzz Box ».
L’exposition est présentée dans le hall de l’édifice Leacock du campus McGill, du 18 août au 20 décembre 2021. Le vernissage aura lieu le 7 octobre. À cette occasion, une courte présentation des AGQ sera faite par Simone Beaudry-Pilotte en compagnie de Laure Neuville des Archives lesbiennes du Québec, qui ont également collaboré avec Dre Ketchum à ce projet. L’exposition est également disponible en ligne.
Cette année, les AGQ ont participé pleinement aux activités de la semaine de la Fierté.
C’est avec beaucoup d’enthousiasme qu’une dizaine de membres des AGQ ont participé à la Marche de la Fierté (15 août). Ils étaient en tête du défilé, portant fièrement la bannière des AGQ, précédés par le militant John Banks, bien assis dans une voiturette en se rappelant que le 16 juin 1979 c’est lui qui initia la première marche qui allait devenir le défilé de la Fierté.
Ce fut aussi l’occasion pour Pierre Pilotte de mieux faire connaître les AGQ auprès de plusieurs politiciens dont les ministres Simon Jolin-Barrette et Ian Lafrenière et quelques députés. Il en aussi profité pour établir des contacts avec des membres de l’ARC (Aînés et retraités de la communauté) et saluer quelques partenaires communautaires.
La veille (14 août), Pierre Pilotte et trois autres membres des AGQ (Simone Beaudry-Pilotte, Iain Blair et Tony Esposito) ont accueilli une dizaine de visiteurs à la journée porte ouverte. En plus de visiter les lieux, on pouvait consulter des documents d’archives sur les tables et même acheter des livres. Tous ont apprécié le nouveau local des AGQ et la qualité de l’installation. L’initiative sera certainement à répéter l’année prochaine.
Le jeudi précédent (12 août), Pierre Pilotte et Marion Daigle ont tenu un stand à la Journée communautaire. Ils ont distribué des copies de L’Archigai et des cartes postales aux visiteurs. Beaucoup d’étudiants et de chercheurs leur ont posé des questions et ont manifesté le désir de faire du bénévolat quand les AGQ ouvriront de nouveau le local. Dans l’ensemble, cette journée fut un succès.
En juin dernier, les Archives gaies du Québec ont reçu un don particulier de Gaspare Borsellino, qui devint président du Gruppo Italiano Gay e Lesbico di Montreal (GIGL) en 1996 soit neuf mois après sa fondation. Il le restera jusqu’en 2001.
Ce groupe compta jusqu’à 70 membres dont près d’une vingtaine de femmes. Il cessa ses activités en 2006. Pendant une dizaine d’années, les membres de ce groupe ont accumulé une documentation diversifiée. En plus des nombreuses publications (revues, magazines, brochures, journaux, etc.), il y a plusieurs documents administratifs et ce qui est intéressant on en apprend beaucoup sur les activités de ce groupe. Il est rare de recevoir un don d’une communauté culturelle. La plupart des documents sont en français, car ce groupe était bien centré sur ce qui se passait à Montréal et aussi au Québec.
Le 4 juillet dernier, a eu lieu l’assemblée générale annuelle des Archives gaies du Québec.
À cette occasion, on a procédé à des élections. Il y avait quatre (4) postes qui devaient être soumis au vote : président, secrétaire et deux (2) conseillers. Jacques Prince a été réélu pour un mandat de deux (2) ans au poste de président de même que Yvon D’Amour comme secrétaire et Tony Esposito comme conseiller. L’autre poste de conseiller est maintenant occupé par une nouvelle recrue, le jeune archiviste Fabien Galipeau.
C’est la continuité qui se renouvelle. Lors de cette assemblée, on a aussi adopté une version renouvelée des Règlements généraux. Malgré les derniers mois difficiles que nous venons de traverser, le bilan des activités reste très positif. L’été s’annonce riche en évènements et l’avenir plein de promesses.
Les Archives gaies du Québec sont heureuses de participer à la présentation d’une partie de l’installation 18 nuances de gai de Claude Cormier en prêtant des boules roses au MEM-Centre des mémoires montréalaises qui sera situé au cœur du Quartier des spectacles de Montréal. L’installation sera exposée au nouveau centre dès son ouverture en 2022 et se prolongera pendant quelques années.
Notre ami Fabien Galipeau, qui était archiviste et coordonnateur adjoint aux Archives gaies du Québec, nous quitte pour un nouvel emploi.
Les membres du Conseil d’administration, le personnel et les bénévoles des AGQ le remercient chaleureusement pour son excellent travail, pour son très grand professionnalisme et pour son implication indéfectible pendant les trois dernières années.
Nous lui souhaitons beaucoup de succès dans sa nouvelle carrière.
Le 17 juin dernier, Éric Giroux, directeur de l’Écomusée du fier monde, a remis un chèque de 550 $ aux Archives gaies du Québec.
À la suite de son encan annuel, l’Écomusée du fier monde s’était engagé à verser aux AGQ la moitié du prix de vente d’une œuvre de l’artiste Jean-Paul Jérôme.
C’est avec un très grand plaisir que nous remercions Éric Giroux, directeur du musée et responsable de la recherche et des collections, René Binette, conseiller aux projets stratégiques, et Manon Belleville, adjointe administrative, pour leur généreuse contribution.
Les Archives gaies du Québec collaboreront avec les archives LGBTQ+ de la France dans le cadre d’un projet faisant partie de la 68e programmation de la Commission permanente de coopération franco-québécoise (CPCFQ) et de la 11e programmation du Fonds franco-québécois de coopération décentralisée (FFQCD). Cela contribuera à établir des liens plus étroits entre les AGQ et les archives LGBTQ+ françaises. En résumé, il permettra un échange d’artistes d’ici et de la France qui réaliseront des œuvres à partir des documents d’archives LGBTQ+ du Québec et de la France. Nous remercions le Ministère des Relations Internationales et de la Francophonie, de même que le gouvernement de la France pour l’octroi de cette subvention afin de réaliser ce projet.
Nous sommes heureux d’annoncer que Marion Daigle fera partie de l’équipe des Archives gaies du Québec pendant les 11 prochaines semaines au poste de coordination des expositions. Grâce à une subvention salariale d’Emploi d’été Canada, Marion Daigle travaillera surtout à mettre en place l’exposition Les murs ont des oreilles le long de la partie piétonne de la rue Sainte-Catherine dans le Village Gai.
Suite à son baccalauréat à l’Université McGill en études féministes et en études autochtones, Marion poursuit présentement des études à l’École supérieure de théâtre de l’UQÀM.